Avoir des enfants, quelle étrange expression. On ne les a jamais. A peine sortis de leurs coquilles, le courant les pousse vers d'autres rivages, vers la liberté, ses merveilles, ses dangers.
Le rituel de nos grandes vacances, tous les étés, c’est de nager dans des rivières. Alors elle s’exprime pleinement, la liberté de l’enfance toujours présente, l’enfance sauvage encore possible dans un rêve de paradis peuplé de libellules, un univers de Peter Pan, “deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin”.
Peter Pan n’existe pas et tous les enfants grandissent. Dans l’eau de la rivière traversée par les rayons de l’été, ils sont dans leur élément et y restent jusqu’à avoir les lèvres bleutées. Je les photographie, je les contemple, je sais qu’ils s’enfuient, mais pour l’instant ils sont là, tout entiers dans l’instant.